Putain, j'ai mal.http://paradisecircus.cowblog.fr/images/Hartung2.jpg Mal. Mal. Mal.
 
Il y a des douleurs qui remontent, vieilles, acides, pleines de déjà-vu. Des envies de pleurer qui stagnent depuis toujours. Cette humiliation de pleurer n'importe où et de se montrer faible dans la rue, en plein cours ou en parlant, sans prévenir, ça fond, ça tord l'estomac, ça irrite le visage, ça inonde tes mouchoirs, ça te force à fermer ta gueule pour ne pas tomber encore plus bas. Il y a des blessures que je n'ai jamais refermées, parce que je ne sais même pas quand je les ai faites. Chaque crise sera passagère, mais putain, j'en vois pas le bout, je vois plus rien. La seule chose qui fonctionne c'est de rester seule, toute seule, être très occupée, dans des tas de choses, ne pas avoir le temps de s'émouvoir. J'en peux plus de ces phrases, de ces mots, que n'importe qui prononce et qui me vont directement au coeur. Je me sens anormale, paralysée et hors du monde, cachant ma face hideuse derrière un masque social qui se désagrège à chaque larme, à chaque effondrement. Et si j'en parle, je pleure. Mais il faut être seul pour pleurer. Il y a ces moments où tu marches dans la rue, tête baissée, à chialer derrière tes cheveux en espérant que personne ne te voie, des moments interminables où tu te caches et fais des efforts surdimensionnés pour qu'on n'entende pas que ta voix se brise. Ca devient le passé, ça devient lointain, je suis guérie, je suis bien, c'était la fatigue... Et un jour, il y a des douleurs qui remontent, vieilles comme ton monde, tenaces, fidèles jusqu'au bout...